Syrie : Les Droits de l’Homme à la carte

Les Nations Unies ainsi qu’un bon nombre de dirigeants occidentaux relayés par des médias de grande audience ont martelé à toutes les heures de la journée qu’une crise humanitaire est en train de se produire dans les quartiers est d’Alep lorsque l’armée syrienne était en phase de remporter une grande victoire stratégique.

Ce n’est pas un tort de s’inquiéter du sort des civils dans les quartiers est d’Alep. Cependant, ce qui est également inquiétant est le sort des populations civiles sur tout le territoire syrien à cause de la guerre. La manipulation des Droits de l’Homme selon les intérêts de certains gouvernements souhaitant protéger leurs mercenaires, et autres sous-traitants sur place est aussi préoccupante.

Quelques humanistes français et européens suivent aveuglement certains médias de masse qui ne font que les dépouiller de tout esprit critique ainsi et du bon sens. Toutefois, ces mêmes médias à qui les humanistes européens donnent du crédit leurs occultent l’essentiel de ce qu’il se passe en Syrie. La propagande médiatique au nom de la protection des civils, au nom des Droits de l’Homme ne souffle pas un mot sur la détresse que vivent depuis deux ans les habitants de Foua et Kefraya, deux localités syriennes dans la région d’Idlib.

Les défenseurs des Droits de l’Homme se sont insurgés pour sauver les civils de l’est d’Alep. Mais au moment où la propagande était à son apogée, il ne restait qu’une poignée de combattants syriens et étrangers venant en Syrie avec leurs familles pour rétablir le nouveau Califat. Ces derniers ont été évacués par l’armée syrienne.

En revanche, les civils d’Alep ouest, de Foua et Kefraya et du reste de la Syrie ne méritent pas aux yeux des adeptes des Droits de l’Homme français et européens de se pencher sur leur cas. Ont-ils moins de dignité que ceux d’Alep est qui sont sortis massivement vers les régions contrôlées par l’Etat syrien fêtant la victoire de l’armée syrienne ? Une certaine malhonnêteté médiatique s’est installée depuis le début de la crise syrienne mettant l’éclairage sur des situations humaines qui dans le fond ne servent que les intérêts stratégiques des impérialo-sionistes. Certainement le sort des civils des quartiers est d’Alep était à déplorer, notamment lorsque les combattants les ont pris comme bouclier humain, allant jusqu’à exécuter toutes personnes essayant de fuir .

Foua et Kefraya deux localités peuplées de syriens chiites se situent dans la région d’Idlib. Pour Ghanya Dergham journaliste syrienne : « Les deux villages sont encerclés depuis le 29 mars 2015, par des groupes terroristes appartenant à l’organisation Jaych Al-Cham pratiquants envers les habitants toutes les exactions, les privant de leurs droits les plus élémentaires, coupant l’eau, l’électricité et interdisant l’entrée des secours et le ravitaillement en médicaments, bombardant quotidiennement les deux villages par plusieurs sortes d’obus artisanaux et de missiles de toutes sortes. » Il convient de préciser que les châteaux d’eaux sont également bombardés et des enfants meurent de faim et de soif.

Il existe à Foua et Kefraya environ 50 000 civils soumis aux pires des blocus. Lorsque les populations sont ravitaillées en avion par l’armée syrienne, les combattants tirent sur les parachutes pour détruire leurs contenus. Ces derniers ont également mis hors d’utilisation les champs agricoles par un bombardement massif de toutes sortes de mortiers, sans oublier ainsi les snipers embusqués afin d’empêcher les agriculteurs d’exploiter leurs champs.
A Foua et Kefraya des blessés attendent la mort par manque de soins. L’hôpital central a été détruit sur la tête de ses pensionnaires. Néanmoins, rares sont les journalistes français et européens qui parlent de ce problème, tandis que les hôpitaux d’Alep transformés en stock d’armes suscitaient toutes les indignations lorsqu’ils ont été bombardés.
Majed Hatmi journaliste syrien précise : « Les terroristes ont bombardé les habitations civiles, les écoles, les mosquées, les hôpitaux, les champs cultivables, avec des mortiers et des obus de toutes sortes, les mettant hors d’état de fonctionner. Tandis que les snipers tirent sur les bétails afin d’empêcher les habitants de les exploiter. »

Les Droits de l’Homme sont-ils sélectifs ? S’appliquent à la carte et selon les intérêts stratégiques de certains pays ? Ont-ils perdu leur universalité ?

Du moment que les Droits de l’Homme sont applicables pour un groupe d’humain et non pas pour un autre, cela signifie que quelques humanitaires dévoués manipulent ce concept avec les opinions publiques. Quant à certains champions de la liberté absolue, dont la liberté religieuse fait partie, ils savent pertinemment que le seul crime des habitants de Foua et Kefraya est leur appartenance à l’Islam chiite .

Les témoignages donnés lors de l’émission intitulée La Terre diffusée sur la chaîne Al-Mayadeen montrent que ce sont les habitants de Foua et Kefraya qui défendent les territoires contre les assaillants et lorsque les combattants laissent des convois humanitaires entrer dans les deux villages après avoir obtenu des contreparties de l’Etat syrien, ils confisquent les contenus essentiels au bon fonctionnement des médicaments, des vaccins ou des poches de sang destinées aux blessés, ce qui en rend l’usage impossible. Néanmoins, ces convois humanitaires sont acheminés sous la surveillance des Nations Unies.

Enfin, pourquoi les amoureux des Droits de l’Homme ne s’intéressent-ils pas aux supplices qu’endurent les civils de Foua et de Kefraya, et tout le peuple syrien privé des moindres droits lui permettant de vivre décemment et dignement ?

Antoine Charpentier

Syrie : Les Droits de l’Homme à la carte

Les Nations Unies ainsi qu’un bon nombre de dirigeants occidentaux relayés par des médias de grande audience ont martelé à toutes les heures de la journée qu’une crise humanitaire est en train de se produire dans les quartiers est d’Alep lorsque l’armée syrienne était en phase de remporter une grande victoire stratégique.

Ce n’est pas un tort de s’inquiéter du sort des civils dans les quartiers est d’Alep. Cependant, ce qui est également inquiétant est le sort des populations civiles sur tout le territoire syrien à cause de la guerre. La manipulation des Droits de l’Homme selon les intérêts de certains gouvernements souhaitant protéger leurs mercenaires, et autres sous-traitants sur place est aussi préoccupante.

Quelques humanistes français et européens suivent aveuglement certains médias de masse qui ne font que les dépouiller de tout esprit critique ainsi et du bon sens. Toutefois, ces mêmes médias à qui les humanistes européens donnent du crédit leurs occultent l’essentiel de ce qu’il se passe en Syrie. La propagande médiatique au nom de la protection des civils, au nom des Droits de l’Homme ne souffle pas un mot sur la détresse que vivent depuis deux ans les habitants de Foua et Kefraya, deux localités syriennes dans la région d’Idlib.

Les défenseurs des Droits de l’Homme se sont insurgés pour sauver les civils de l’est d’Alep. Mais au moment où la propagande était à son apogée, il ne restait qu’une poignée de combattants syriens et étrangers venant en Syrie avec leurs familles pour rétablir le nouveau Califat. Ces derniers ont été évacués par l’armée syrienne.

En revanche, les civils d’Alep ouest, de Foua et Kefraya et du reste de la Syrie ne méritent pas aux yeux des adeptes des Droits de l’Homme français et européens de se pencher sur leur cas. Ont-ils moins de dignité que ceux d’Alep est qui sont sortis massivement vers les régions contrôlées par l’Etat syrien fêtant la victoire de l’armée syrienne ? Une certaine malhonnêteté médiatique s’est installée depuis le début de la crise syrienne mettant l’éclairage sur des situations humaines qui dans le fond ne servent que les intérêts stratégiques des impérialo-sionistes.  Certainement le sort des civils des quartiers est d’Alep était à déplorer, notamment lorsque les combattants les ont pris comme bouclier humain, allant jusqu’à exécuter toutes personnes essayant de fuir[1].

Foua et Kefraya deux localités peuplées de syriens chiites se situent dans la région d’Idlib. Pour Ghanya Dergham journaliste syrienne : « Les deux villages sont encerclés depuis le 29 mars 2015, par des groupes terroristes appartenant à l’organisation Jaych Al-Cham pratiquants envers les habitants toutes les exactions, les privant de leurs droits les plus élémentaires, coupant l’eau, l’électricité et interdisant l’entrée des secours et le ravitaillement en médicaments, bombardant quotidiennement les deux villages par plusieurs sortes d’obus artisanaux et de missiles de toutes sortes. »[2] Il convient de préciser que les châteaux d’eaux sont également bombardés et des enfants meurent de faim et de soif.

Il existe à Foua et Kefraya environ 50 000 civils soumis aux pires des blocus. Lorsque les populations sont ravitaillées en avion par l’armée syrienne, les combattants tirent sur les parachutes pour détruire leurs contenus. Ces derniers ont également mis hors d’utilisation les champs agricoles par un bombardement massif de toutes sortes de mortiers, sans oublier ainsi les snipers embusqués afin d’empêcher les agriculteurs d’exploiter leurs champs.

A Foua et Kefraya des blessés attendent la mort par manque de soins. L’hôpital central a été détruit sur la tête de ses pensionnaires. Néanmoins, rares sont les journalistes français et européens qui parlent de ce problème, tandis que les hôpitaux d’Alep transformés en stock d’armes suscitaient toutes les indignations lorsqu’ils ont été bombardés.

Majed Hatmi journaliste syrien précise : « Les terroristes ont bombardé les habitations civiles, les écoles, les mosquées, les hôpitaux, les champs cultivables, avec des mortiers et des obus de toutes sortes, les mettant hors d’état de fonctionner. Tandis que les snipers tirent sur les bétails afin d’empêcher les habitants de les exploiter. »[3]

Les Droits de l’Homme sont-ils sélectifs ? S’appliquent à la carte et selon les intérêts stratégiques de certains pays ? Ont-ils perdu leur universalité ?

Du moment que les Droits de l’Homme sont applicables pour un groupe d’humain et non pas pour un autre, cela signifie que quelques humanitaires dévoués manipulent ce concept avec les opinions publiques. Quant à certains champions de la liberté absolue, dont la liberté religieuse fait partie, ils savent pertinemment que le seul crime des habitants de Foua et Kefraya est leur appartenance à l’Islam chiite .

Les témoignages donnés lors de l’émission intitulée La Terre diffusée sur la chaîne Al-Mayadeen[4]  montrent que ce sont les habitants de Foua et Kefraya qui défendent les territoires contre les assaillants et lorsque les combattants laissent des convois humanitaires entrer dans les deux villages après avoir obtenu des contreparties de l’Etat syrien, ils confisquent les contenus essentiels au bon fonctionnement des médicaments, des vaccins ou des poches de sang destinées aux blessés, ce qui en rend l’usage impossible. Néanmoins, ces convois humanitaires sont acheminés sous la surveillance des Nations Unies.

Enfin, pourquoi les amoureux des Droits de l’Homme ne s’intéressent-ils pas aux supplices qu’endurent les civils de Foua et de Kefraya, et tout le peuple syrien privé des moindres droits lui permettant de vivre décemment et dignement ?

Antoine Charpentier

 

[1] Les charniers que l’armée syrienne retrouve actuellement dans les quartiers libérés d’Alep.

[2] Ghanya DERGHAM, « Fouwa et Kefraya, deux localités syriennes qui résistent au terrorisme mondial. », Al-Hadass Yom, 8-12-2016, http://www.alhadathtoday.com/index.php?page=News&id=10644 ( En arabe)

[3] Majed Hatmi, « Kefraya Al Foua et l’Occident affligé à Alep », www.alam.ir ( En arabe)

[4] Al-Mayadeen, De la Terre, Foua et Kefraya, 11-06-2015, 01-09-2016, émission en arabe en ligne sur youtube.

La France du présent face à la Russie du futur.

La Droite, comme la Gauche française, demeure fondamentalement divisée sur la forme et la nature des relations à entretenir avec la Russie et son président Vladimir Poutine. Il est irrécusable que la Russie impose son retour sur la scène internationale avec une vision différente du Monde que celle ordonnée jusque-là par le camp occidental, avec à sa tête les Etats-Unis. Multiples sont les discours des politiques français à propos de la Russie. Cependant, ces discours politiques dénotent davantage de politiquement correct, et ce dans un but strictement électoral.

François Fillon, candidat à la présidence de la République Française, participant à la primaire de droite, souhaite mettre la Russie face à ses responsabilités, mais ne définit pas clairement de quelles responsabilités il s’agit. M. Fillon s’exprime ainsi : « La Russie est le plus grand pays au monde en superficie, mais c’est un pays dangereux et instable puisqu’il n’a jamais connu la démocratie. »1 La question qui mérite d’être posée sans pour autant vouloir défendre la Russie est la suivante : les pays qui ont connu la démocratie tels que les Etats-Unis ou encore la France sont-ils moins dangereux ? N’est-ce pas à cause de certaines démocraties occidentales que le monde est actuellement à feu et à sang ? Peut-être que le temps est venu de redéfinir le concept de la Démocratie.
Quant à Jean-Frédéric Poisson, candidat du Parti Centre à l’élection présidentielle française et participant également à la primaire de droite, il a pris le contre-pied de tous les candidats en allant en Russie à la rencontre du président Poutine et du peuple russe.

Tandis que M. Bruno Lemaire n’hésite pas à affirmer que la France est devenue la supplétive des Américains, ce qui signifie précisément que la France a perdu son indépendance face aux États-Unis, voire sa souveraineté dans l’état actuel.
L’ancien président de la république, Nicolas Sarkozy, semble clairement devenir russophile, notamment depuis son retour sur la scène publique et suite à sa rencontre avec le Président russe en octobre 2015 à Moscou.
Pour Jean-François Copé, participant également à la primaire de droite en vue des élections présidentielles, le pacte de confiance avec la Russie a été détruit à cause de l’intervention française en Libye, aggravé par la suite par la présidence de François Hollande et sa gestion des relations avec la Russie. Il convient aussi de préciser que le déroulement des événements en Libye a quelque part durci la position russe en Syrie.

Alain Juppé n’hésite pas à critiquer une certaine russophilie française. Sa compréhension des relations avec la Russie se réduit à châtier la Russie pour son action mondiale par plus de sanctions économiques. Ce qui semble être actuellement une forme dépassée et nullement efficace. D’autant plus que les sanctions économiques n’entravent en rien l’ascension de la Russie.

La position d’Alain Juppé est en quelque sorte similaire à celle de l’actuel président français François Hollande et une partie de la gauche socialiste. Le président Hollande s’oppose farouchement au président Poutine, son excès de zèle dépasse largement l’action des vrais ennemis de la Russie tels que les Etats-Unis, au point de refuser récemment de recevoir son homologue russe en France. Cela reste dans les annales diplomatiques comme une première dans les relations franco-russes. Cependant, cette politique antirusse n’est ni dans l’intérêt de la France ni dans celui du peuple français, mais qui est apparemment une préoccupation majeure de tous les candidats de gauche ou de droite. Enfin, le président Hollande semble plonger la France, au moins pour le temps qui lui reste à gouverner, dans un type de guerre froide avec la Russie.
La gauche française n’est pas épargnée par les divisions au sujet des relations à entretenir avec la Russie. Certaines personnalités politiques de gauche telles que Jean-Luc Mélenchon ont de la sympathie pour la Russie, en opposition à l’hégémonie américaine sur la France et l’Europe. D’autres comme Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères, ou Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la défense, ont d’autres conceptions des relations internationales réfutant toutes formes d’opposition et de rupture totale avec la Russie.
Dans l’ensemble la classe politique française paraît favorable à un dialogue avec la Russie, mais dans les faits cela manque de sincérité. Les différents candidats à l’élection présidentielle française motivent leur idée d’un dialogue ou d’un rapprochement avec la Russie à travers la notion de l’intérêt de la France et des Français, mais l’idée réelle est davantage électoraliste. Cependant, les candidats à l’élection présidentielle de droite ou de gauche semblent beaucoup évoquer la Russie pour éviter d’être obligés de s’exprimer sur l’alignement total de la France sur la politique étrangère étatsunienne.

Quant à l’extrême-droite française, elle adule le président Poutine voyant en lui une incarnation de l’autorité, ainsi qu’un chef politique capable d’éradiquer l’Islam radical qui sévit de nos jours dans le monde. De surcroît, les Gaullistes français sont séduits par le concept de la Nation développée par le Président Vladimir Poutine.

Enfin, le constat est indéniable, la France est alignée sans condition, dans une posture quasi vassalique sur la politique étrangère américaine, au détriment de ses relations avec la Russie. La défaillance chronique de la politique française a poussé les deux pays à s’éloigner l’un de l’autre, ce qui n’est pas bénéfique ni pour la France ni pour les intérêts du peuple français que chérissent tant les politiciens.

Antoine Charpentier 20- novembre-2016